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Quelques 200 vestiges d'amphithéâtres de l'immense Empire !
(hors la centaine de théâtres et « circus »)

Les ancrages de mâts des velums sont parfois si bien conservés que l'on peut connaître exactement leur nombre et leur section : 240 trous de 45 x 55 cm pour le Colisée, 120 de 30 cm de diamètre pour les arènes de Nîmes.


Voir sur Internet : Liste d'amphitheatres romains




Les photographies en bas à gauche sont celles du dessus et du dessous d'un des 120 réceptacles de mâts de 30 cm de diamètre implantés jadis au sommet des arènes de Nîmes.
La plupart des amphithéâtres ne sont pas aussi bien conservés que ceux des images ci-dessus, Colisée, Nîmes, El Djem, Pula, Arles....Celui de Pompéi, protégé par les cendres du Vésuve, mérite une mention spéciale au motif qu'a été retrouvé une peinture d'époque le représentant couvert d'un velum.



Representations de velums Romains depuis le 19eme siecle


Rares dessins à la plume de 1876 et 1888, vraisemblablement inspirés par la découverte, en 1869, de la célèbre peinture de l'amphithéâtre de Pompéi au temps de sa splendeur. Représentations fantaisistes de velums, sans aucune démonstration de faisabilité. Pourquoi des cordes verticales devant les spectateurs ? Question sans réponse.







Images extraites du N° 83 (de 2003) de la revue « Historia ». Une représentation de velum encore plus fantaisiste que les précédentes ! Son inclinaison vers l'extérieur laisse les notables des premiers rangs en plein soleil. Sans raison on a conservé les inutiles cordes verticales devant les spectateurs.






Représentation de 1996. La notoriété de l'archéologue français qui l'a défendue, et sans doute initiée, lui a procuré une large diffusion dans magazines et films documentaires. Elle résulte de son « a priori » que des trous de scellement dans de volumineuses pierres, trouvées au pied du Colisée, servaient à fixer des treuils de manœuvre du velum. 240 bandes de toile de 2 x 50 m sont censées s'enrouler et se dérouler sur des tambours manœuvrés depuis le parvis. 480 cordes de 50 m de long devant la façade, parvis encombré de 240 treuils, « faseyages » bruyants des toiles et des cordes sous la moindre brise...et aucune ressemblance avec le velum de la peinture de Pompéi.


Cette assez récente représentation est le fruit de l'archéologue allemand Rainer Graeft, pas moins célèbre que le français. Célébrité qui a aussi autorisé une large diffusion dans magazines et films divers : la photo ci-contre est extraite de «Gladiator». Point n'est besoin d'avoir de fortes notions de physique et de résistance des matériaux pour comprendre que ce concept est irréaliste, sauf à ne protéger des ardeurs du soleil que la plèbe des tribunes les plus haut placées. L'empereur et ses proches auraient-ils apprécié ?

Concept de velum de l'ingénieur des Arts et Métiers René Chambon. Les pages qui suivent ne cachent rien de sa démonstration de faisabilité, confortée par la validation de ses calculs par Bureau Veritas et une modélisation très achevée de Dassault Systèmes, leader mondial en logiciels de pointe.

  • - velum de même allure que celui de la peinture d'époque sur l'amphithéâtre de Pompéi.
  • - sans cordes pendantes et encombrants treuils autour de l'édifice.
  • - d'une Installation initiale aisée, à la force des bras, sans grue et sans échafaudage.



Voici cher Emile Zola comment on pouvait tirer le velum au-dessus du colisee

Il faut d'abord installer les 240 mats


Au sommet d'une construction aussi haute qu'un immeuble moderne de 15 étages, 2m de plus que le stade de France). La dimension des trous (45 x 55 cm) les recevant laisse entendre que chacun d'eux pesait au moins 1500 Kgf. Les calculs du deuxième onglet démontrent que les dites sections sont adéquates pour des mâts devant supporter le poids d'un velum aussi grand que 3 à 4 terrains de foot. L'image illustre comment ils pouvaient être hissés au moyen d'un treuil au sol. Les trous de scellement sur quelques lourdes pierres, retrouvées près du monument, laisse penser qu'elles servaient de base aux treuils, leur poids, estimé à 2000 Kgf, s'opposant à l'effort d'arrachement induit par le poids du mât.


Il faut ensuite hisser l'anneau central


Celui la, une corde en chanvre de 80 mm environ (ou une chaîne métallique) est étalé sur le sol de l'arène, équipé des ses poulies de drisses, de ses bras et de ses drisses. Par les tribunes les extrémités des deux brins de ces dernières sont montées et enroulées sur un treuil préalablement fixé sur la plateforme supérieure. Point n'est besoin d'avoir à la manœuvre autant d'hommes que de treuils : un seul peut avoir en charge 2, 3, 4, 6, 8, 10, 12, 24, la souplesse de l'anneau autorisant à ne soulever, de proche en proche, que d'une hauteur d'un demi mètre environ. Quand l'anneau est à l'élévation requise, ici pour un dénivelé de toile de 14 m, les bras (en marron) pendent vers le sol. La quote-part de masse à soulever par chaque double drisse étant de 25 Kg (anneau + poulie + masse additive) l'effort demandé au treuil varie de 30 à 100 kgf environ, du début à la fin de l'opération. Avec une démultiplication de 3 à 4 un seul homme suffit !



Le dessin ci-dessous montre l'accrochage des bras au sommet des mâts. Le brin inférieur de drisse est alors libéré du treuil et pend vers le sol.



L'ensemble de la toile troussée (en rouge) est posé sur les gradins. Les brins inférieurs des drisses sont alors aisément passées dans les anneaux porteurs de toile, puis enroulés sur le treuil de plateforme. Ceux situés aux extrémités inférieures de la toile sont alors immobilisés sur les brins de drisses. Il ne reste plus qu'à actionner les treuils pour hisser le velum comme représenté. . La quote-part de masse à soulever par chaque brin de drisse étant de 30 Kg (un rectangle de toile de 2 x 50m) l'effort demandé au treuil est a peine plus élevé que précédemment, de 40 à 120 kgf environ, du début à la fin de l'opération. Là encore un nombre réduit d'hommes à la manœuvre peut suffire.



Quelques réglages des drisses suffisent maintenant à obtenir un troussage serré de la toile devant les treuils sur plateforme. La figure 3 ci-après procure une meilleure vue de la toile complètement repliée. Elle tient alors dans une section de 75 x 75 cm, bien inférieure à celle d'un des hommes représentés au pied du monument !





Comment on pouvait ensuite le deplier et le replier ?

Figure 1 : La toile (en rouge) est portée par une trentaine de petits anneaux pouvant circuler sur le brin inférieur d'une drisse (en bleu), à l'exclusion : - du plus bas, fixé sur la corde. - du plus haut, immobilisé à un point fixe de la plateforme. La drisse se meut autour d'une poulie solidaire de l'anneau central et d'un tambour de treuil T sur la plateforme. L'anneau central est porté par une série de bras (en marron) fixés aux sommets des mâts.



Figure 2 : Une rotation du treuil dans le sens des aiguilles a commencé de replier la toile vers son extrémité basse.



Figure 3 : Toute la toile s'est troussée près du treuil T sur une hauteur d'environ 75 cm pour des anneaux de toile distants de 1,5 m et une largeur idem (30 anneaux de 1 cm d'épaisseur). Les deux brins de drisse n'ont plus qu'une faible tension.




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