video 2019 cliquer ici: velum nimes velum colossée
Quelques 200 vestiges d'amphithéâtres de l'immense Empire !
(hors la centaine de théâtres et « circus »)
Les ancrages de mâts des velums sont parfois si bien conservés
que l'on peut connaître exactement leur nombre et leur section : 240
trous de 45 x 55 cm pour le Colisée, 120 de 30 cm de diamètre pour les
arènes de Nîmes.
Voir sur Internet : Liste
d'amphitheatres romains
Les photographies en bas à gauche sont celles du dessus et du
dessous d'un des 120 réceptacles de mâts de 30 cm de diamètre implantés
jadis au sommet des arènes de Nîmes.
La plupart des amphithéâtres ne sont pas aussi bien conservés que ceux
des images ci-dessus, Colisée, Nîmes, El Djem, Pula, Arles....Celui de
Pompéi, protégé par les cendres du Vésuve, mérite une mention spéciale
au motif qu'a été retrouvé une peinture d'époque le représentant
couvert d'un velum.
Representations de velums
Romains depuis le 19eme siecle
Rares dessins à la plume de 1876 et 1888, vraisemblablement
inspirés par la découverte, en 1869, de la célèbre peinture de
l'amphithéâtre de Pompéi au temps de sa splendeur. Représentations
fantaisistes de velums, sans aucune démonstration de faisabilité.
Pourquoi des cordes verticales devant les spectateurs ? Question sans
réponse.
Images extraites du N° 83 (de 2003) de la revue « Historia ».
Une représentation de velum encore plus fantaisiste que les précédentes
! Son inclinaison vers l'extérieur laisse les notables des premiers
rangs en plein soleil. Sans raison on a conservé les inutiles cordes
verticales devant les spectateurs.
Représentation de 1996. La notoriété de l'archéologue français
qui l'a défendue, et sans doute initiée, lui a procuré une large
diffusion dans magazines et films documentaires. Elle résulte de son «
a priori » que des trous de scellement dans de volumineuses pierres,
trouvées au pied du Colisée, servaient à fixer des treuils de manœuvre
du velum. 240 bandes de toile de 2 x 50 m sont censées s'enrouler et se
dérouler sur des tambours manœuvrés depuis le parvis. 480 cordes de 50
m de long devant la façade, parvis encombré de 240 treuils, « faseyages
» bruyants des toiles et des cordes sous la moindre brise...et aucune
ressemblance avec le velum de la peinture de Pompéi.
Cette assez récente représentation est le fruit de l'archéologue
allemand Rainer Graeft, pas moins célèbre que le français. Célébrité
qui a aussi autorisé une large diffusion dans magazines et films divers
: la photo ci-contre est extraite de «Gladiator». Point n'est besoin
d'avoir de fortes notions de physique et de résistance des matériaux
pour comprendre que ce concept est irréaliste, sauf à ne protéger des
ardeurs du soleil que la plèbe des tribunes les plus haut placées.
L'empereur et ses proches auraient-ils apprécié ?
Concept de velum de l'ingénieur des Arts et Métiers René Chambon. Les
pages qui suivent ne cachent rien de sa démonstration de faisabilité,
confortée par la validation de ses calculs par Bureau Veritas et une
modélisation très achevée de Dassault Systèmes, leader mondial en
logiciels de pointe.
- - velum de même allure que celui de la peinture d'époque
sur l'amphithéâtre de Pompéi.
- - sans cordes pendantes et encombrants treuils autour de
l'édifice.
- - d'une Installation initiale aisée, à la force des bras,
sans grue et sans échafaudage.
Voici cher Emile Zola comment on pouvait tirer le velum
au-dessus du colisee
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Il faut d'abord installer les 240 mats
Au sommet d'une construction aussi haute qu'un immeuble
moderne de 15 étages, 2m de plus que le stade de France).
La dimension des trous (45 x 55 cm) les recevant laisse entendre que
chacun d'eux pesait au moins 1500 Kgf. Les calculs du deuxième onglet
démontrent que les dites sections sont adéquates pour des mâts devant
supporter le poids d'un velum aussi grand que 3 à 4 terrains de foot.
L'image illustre comment ils pouvaient être hissés au moyen d'un treuil
au sol. Les trous de scellement sur quelques lourdes pierres,
retrouvées près du monument, laisse penser qu'elles servaient de base
aux treuils, leur poids, estimé à 2000 Kgf, s'opposant à l'effort
d'arrachement induit par le poids du mât.
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Il faut ensuite hisser l'anneau central
Celui la, une corde en chanvre de 80 mm environ (ou une
chaîne métallique) est étalé sur le sol de l'arène, équipé des ses
poulies de drisses, de ses bras et de ses drisses. Par les tribunes les
extrémités des deux brins de ces dernières sont montées et enroulées
sur un treuil préalablement fixé sur la plateforme supérieure. Point
n'est besoin d'avoir à la manœuvre autant d'hommes que de treuils : un
seul peut avoir en charge 2, 3, 4, 6, 8, 10, 12, 24, la souplesse de
l'anneau autorisant à ne soulever, de proche en proche, que d'une
hauteur d'un demi mètre environ. Quand l'anneau est à l'élévation
requise, ici pour un dénivelé de toile de 14 m, les bras (en marron)
pendent vers le sol. La quote-part de masse à soulever par chaque
double drisse étant de 25 Kg (anneau + poulie + masse additive)
l'effort demandé au treuil varie de 30 à 100 kgf environ, du début à la
fin de l'opération. Avec une démultiplication de 3 à 4 un seul homme
suffit !
Le dessin ci-dessous montre l'accrochage des bras au sommet
des mâts. Le brin inférieur de drisse est alors libéré du treuil et
pend vers le sol.
L'ensemble de la toile troussée (en rouge) est posé sur les
gradins. Les brins inférieurs des drisses sont alors aisément passées
dans les anneaux porteurs de toile, puis enroulés sur le treuil de
plateforme. Ceux situés aux extrémités inférieures de la toile sont
alors immobilisés sur les brins de drisses. Il ne reste plus qu'à
actionner les treuils pour hisser le velum comme représenté. . La
quote-part de masse à soulever par chaque brin de drisse étant de 30 Kg
(un rectangle de toile de 2 x 50m) l'effort demandé au treuil est a
peine plus élevé que précédemment, de 40 à 120 kgf environ, du début à
la fin de l'opération. Là encore un nombre réduit d'hommes à la
manœuvre peut suffire.
Quelques réglages des drisses suffisent maintenant à obtenir
un troussage serré de la toile devant les treuils sur plateforme. La
figure 3 ci-après procure une meilleure vue de la toile complètement
repliée. Elle tient alors dans une section de 75 x 75 cm, bien
inférieure à celle d'un des hommes représentés au pied du monument !
Comment on pouvait ensuite le deplier et le replier ?
Figure 1 : La toile (en rouge)
est portée par une trentaine de petits anneaux pouvant circuler sur le
brin inférieur d'une drisse (en bleu), à l'exclusion : - du plus bas,
fixé sur la corde. - du plus haut, immobilisé à un point fixe de la
plateforme. La drisse se meut autour d'une poulie solidaire de l'anneau
central et d'un tambour de treuil T sur la plateforme. L'anneau central
est porté par une série de bras (en marron) fixés aux sommets des mâts.
Figure 2 : Une rotation du treuil
dans le sens des aiguilles a commencé de replier la toile vers son
extrémité basse.
Figure 3 : Toute la toile s'est
troussée près du treuil T sur une hauteur d'environ 75 cm pour des
anneaux de toile distants de 1,5 m et une largeur idem (30 anneaux de 1
cm d'épaisseur). Les deux brins de drisse n'ont plus qu'une faible
tension.